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.....Me voilà seule... Seule, dans cette immense plaine nue de toute forme de vie, sous un ciel couvert de gros nuages noirs. L’astre de Jant[1] n’est même plus visible. Son ciel non plus. Cela ressemble un peu à mon cœur, en ce moment : la vie pétillante qui l’habitait se retrouve cachée derrière le nuage de désespoir qui me hante, à présent. Est-ce vraiment là le destin que Dimmal a choisi pour moi, Deexalis ?

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.....« Un groupe de jeunes Cerfs apparut près d’un bosquet d’arbres morts... Une Louve, qui le poursuivait par derrière, prit un de ses sabots dans l’épaule. Elle roula dans la neige hivernale de Nauraë pour s’arrêter contre un sapin. Son épaule fut brisée. On entendait plus que le souffle haletant du Cerf qui s’échappait... »

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.....Etait-ce également le destin de ma mère ?

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.....« Elle voyait pour la dernière fois sa clairière, son territoire, sa meute, et laissa échapper son dernier souffle en contemplant pour la toute dernière fois la Lune et ses étoiles... »

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.....Elle qui m’a aimé, elle qui m’a protégé, elle qui m’a appris à vivre... Tout cela ne sert plus à rien, désormais... Je ne suis plus aimée, je suis seule et vulnérable, et ma vie s’éteint peu à peu, au fur et à mesure que mes pattes me traînent...

.....Je n’ai plus qu’un seul espoir : trouver une nouvelle meute. Mais qui voudra de moi, à présent ? Le bruit court qu’une malédiction s’acharne sur moi, les autres Loups des environs vont me repousser, maintenant...

.....Il me fallait – et cela était indispensable à ma vie – marcher, et marcher encore, jusqu’à n’en plus pouvoir, pour trouver un foyer, une meute, une tanière où dormir... Une famille que j’aimerais et qui m’aimerait en retour.

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.....Il y a un Loup Alpha qui hurle, là au loin. Il dit que son fils a capturé son premier lièvre... D’autres Loups hurlent à présent, pour lui répondre... Ils le félicitent... Un rocher se trouvait non loin de moi, je grimpais tant bien que mal dessus, épuisée par cette interminable marche, et hurlais pour le féliciter à mon tour. Au lieu d’un chant joyeux, comme ceux des autres Loups, je venais d’émettre une plainte des plus mélancoliques...

.....Piteuse, je descendis de mon sombre piédestal et poursuivis mon infini chemin. Mes empreintes restaient derrière moi sur la neige qui tapissait le sol. Le froid tombé lors du Nauraë était perçant, il me glaçait les pattes et les coussinets et me brûlait les yeux. Ces mêmes yeux qui sont la cause de mes malheurs, trop ressemblants à ceux de ma mère...

.....Un vent faible mais humide soufflait dans ma fourrure et mes oreilles. Je m’arrêtai un instant et regardait la plaine en face de moi. Elle s’étendait à perte de vue, immense étendue blanche parsemée çà et là d’arbres chétifs et de buissons épineux. Je levai les yeux. Il n’y avait pas un seul oiseau, ni aucun signe de vie dans la plaine.

.....C’est alors que, là-haut, dans le ciel noir et ténébreux couverts de nuages inquiétants, les premiers éclairs jaillirent, de partout et de nulle part en même temps, suivis de près par les grondements sourds du tonnerre. La pluie ne tarda pas à être de la partie, elle non plus : en moins de cinq minutes, des trombes d’eau dignes d’une tempête s’étaient abattus sur la plaine déserte et verglacée. Mon pelage se retrouva plaqué à mon corps, et me sembla lourd, lourd comme la peine que je porte sur le cœur. Je me remis à marcher sous cette pluie glacée : il me fallait trouver un endroit où m’abriter.

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.....Plus tard, dans la fraîcheur de rigueur en cette après-midi de Nauraë, la pluie se transforma peu à peu en neige. Toujours aucun oiseau, aucun rongeur ni autre animal ne se montrait. Bientôt, la tempête ferait rage. Les nuages noirs tourbillonnaient au-dessus de ma tête, se rassemblant, se divisant, pour se rassembler à nouveau. Les nuages se dissipèrent légèrement. La neige avait cessé de tomber, ma vision était devenue meilleure pour un temps, car les nuages menaçaient de faire tomber de  nouveau la neige. Quelques éclairs jaillirent à nouveau, mais différemment cette fois. Ils semblaient être attirés et frappaient le sol au même endroit avant de s’arrêter net. Abasourdie par les flashes de la foudre, j’attendis que ma vue revienne et scrutais l’endroit où elle  avait frappé à maintes reprises.

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.....C’est alors que je vis une grande forme blanche, debout sur un rocher. De loin, il ressemblait à un Loup ordinaire. Curieuse, mais appréhendant en même temps ce que je voyais, je m’approchais sans bruit en me cachant derrière les buissons et les rochers qui se trouvaient sur mon passage. Lorsque je fus assez proche du rocher où il se trouvait, je relevai la tête... Il était gigantesque ! C’était bien un Loup, mais blanc, avec des yeux bleu saphir : et il devait facilement faire deux fois la taille d’un Loup ! Il m’avait repéré et me regardait paisiblement. Ce Loup restait dans une position majestueuse, bien droit sur son rocher. Cela ne m’étonnerait pas de savoir qu’il est Alpha d’une meute. Il était littéralement magnifique. Son poil bien lissé brillait et semblait sec, malgré les caprices du temps. S’il lançait l’offensive, je n’aurais aucune chance. J’étais à peine assez forte pour marcher.

.....Je m’approchais de lui, prenant la pose de la soumission, oreilles basses et queue entre les jambes, lorsqu’il engagea la parole :

.....« Je sais ce à quoi tu penses... J’étais un Alpha autrefois, comme toi tu aurais dû l’être aujourd’hui. Je m’appelle Dimmal. Je suis ici pour te guider sur ta route. Tu es destinée à bien des choses dont tu ne peux t’imaginer l’importance... »

.....Stupéfaite, je m’arrêtai net et redressai les oreilles. Le souffle court, le vent froid me fit prendre conscience que mes yeux étaient écarquillés. Dimmal ? Non, c’est impossible... Les Dieux ne descendent pas sur Terre pour aider de simples Loups mortels, surtout moi...

.....« Si je suis venu te voir, répéta le Loup blanc, c’est parce que toi seule, tu es destinée à créer de grands changements sur ce monde. Ton voyage ouvrira les yeux de tous les Loups qui entendront les récits de ton périple.

.....- Mais... arrivais-je à prononcer, les pattes tremblantes, je ne sais même pas ou aller...

.....- Tu dois suivre le chemin que t’indique ton cœur... Je veillerai sur toi. »

.....Je vis le grand Loup Blanc rejeter la tête en arrière et pousser un hurlement : profond, grave, et qui s’entendait de très loin. Un hurlement différent des loups qui peuplaient ce monde. Un hurlement qui glaçait le sang de celui qui l’entendait. Lorsqu’il se tut, la foudre frappa de nouveau le rocher, et en un clin d’œil, il disparut. Je fis un bond en arrière, ne m’attendant pas à ça, et restai figée un moment. Mes pattes, ma queue, tout en moi était tétanisé. Je n’arrivais pas à croire ce que je venais de voir. Venais-je d’être victime d’une illusion, produite par la fatigue ? Puis, ayant repris mes esprits, j’essayai de comprendre ce qu’il venait de se passer. Pour moi, il était impossible qu’un Dieu se déplace pour aider un Loup mortel en détresse...

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.....« Je suis ici pour te guider sur ta route... Toi seule, tu es destinée à créer de grands changements sur ce monde... »

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.....Si ce Loup était vraiment Dimmal, pourquoi mon père avait reçu dans son nelaw une malédiction de lui ? « Lorsque le Lac resplendira, périront les habitants de son cœur... » Tels étaient ses mots...

.....Je quittai le lieu du rocher calciné par la foudre et continuai mon chemin sur la plaine aride lorsqu’une forêt apparut à l’horizon. Enfin ! Je me mis à galoper de toutes les forces qui me restaient et bientôt, je fus sous le couvert des arbres. Ici, les feuilles commençaient déjà à bourgeonner sous la glace : la saison de Primaël[2] s’approchait à grands pas. Les branches étaient encore couvertes de neige et de glace, qui descendaient en pointes menaçantes pour celui qui passait en-dessous.

.....L’odeur des sous-bois raviva en moi des souvenirs douloureux : ma meute natale, NaärNuül, les chasses avec les membres du clan, les histoires de notre chamane le soir lorsque j’étais encore une Louvette... Je repensais à ma vie d’avant, et cela me rendis un peu mes forces, tandis que je contemplais cette forêt figée dans la glace. Mais, avec celle de la forêt, une autre odeur arriva jusqu’à moi, celle-là attirante, alléchante... ressemblante à celle du cerf.

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.....Je voulus me laisser guider par l’odeur jusqu’à sa source, mais mes yeux brûlés par le vent de la plaine se fermaient petit à petit. La fatigue m’ankylosait les pattes. Epuisée par les évènements de la journée, je me roulai en boule au pied d’un grand pin, et m’endormit peu après...

.Bientôt...

Chapitre 2

Ombres et Lumière

[2] - La saison de Primaël est la saison du printemps.

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.....NOTE DE L'AUTEUR (c'moi ^^'):

Hem... Bon, c'est vrai, l'article peut paraitre pas si grand mais... Bon... Il me prend quand même 5 pages de Word U.U Enfin bref excusez-moi du retard qe j'ai pris pour boucler (enfin \o/) ce 1er chap', mais bon, camping en corse, donc pas d'ordi, puis 1 mois chez mon pere, et la bas ya un ordi, mais sans internet ! Donc j'ai cherché des idées et la ca regorge dans ma tête ^^ hihi, bientôt, bientôt, vous verrez...

PS : Je vais bientôt faire une mini vidéo pour le chapitre 1, pas pu avant car problèmes avec les logiciels que j'ai toujours... --' Bref.

PPS : La vidéo est en ligneuh !!!

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Joyeux lecturageuh =D

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